Alors que l'Etat somalien n'existe plus depuis 1991, la Somalie est sans doute l'Etat-nation le plus homogène d'Afrique sub-saharienne. Marqués par l'élevage nomade et la division en clans, les Somalis sont-ils condamnés à ne jamais former un Etat ? En dépit de leur tradition de mobilité et de migrations, ils ont fondé sur leur territoire actuel des cités-Etats, des émirats et des sultanats.
La diaspora somalienne envoie de l'argent aux parents restés dans la corne de l'Afrique par des compagnies spécialisées, les tramilads. Ces transferts de fonds jouent un triple rôle économique, social et politique en Somalie. Dans un contexte de guerre, ils ne soutiennent pas des investissements productifs mais ils pourraient s'avérer plus déterminants en période de reconstruction.
Une analyse de l'intégration sociale et économique des réfugiés somaliens dans les régions frontalières du nord-est du Kenya et de l'Ogaden en Ethiopie.
Cet article se penche sur les relations changeantes entre la société locale et l'Etat dans la Corne de l'Afrique. L'impact du processus de mondialisation politique et économique qui se répercute également sur les sociétés africaines transforme les conceptions et l'usage qui est fait de l'ethnicité, de l'identité de groupe et de la violence. (extrait de la quatrième de couverture)
Si la notion de réfugiés n'est pas d'un usage habituel dans la langue peule, celle de migration forcée est nuancée en plusieurs variantes. Trois locutions servent à présenter les situations de migrations forcées vécues par les éleveurs. Pour tous les Peuls, le terme dogga exprime une fuite face à une menace, une crise, une catastrophe. Récemment les sécheresses sahéliennes ont déclenché des migrations forcées de ce genre avec une grande ampleur. Dans les rapports difficiles entre les éleveurs et les administrations, l'expression meeda (expulser, chasser) désigne une décision anti-pastorale, prise sous le couvert de l'intérêt public, souvent pour le développement. Les éleveurs doivent partir, sans réel dédommagement ni perspective de reconstitution d'un système pastoral performant. Dans le registre des fuites pastorales, la notion autochtone de "fera" exprime le caractère éperdu du sauve-qui-peut lorsqu'une guerre éclate. Autrefois, les éleveurs prévenaient les pillages de bétail par une véritable gestion de l'insécurité. De nos jours, la violence des conflits et la puissance des moyens de destruction les contraignent souvent à l'exil. Tant qu'ils réussissent à préserver un peu de bétail, les éleveurs émigrés de force ne se comportent pas en réfugiés comme les autres : ils gardent une certaine autonomie et restent attachés à leur activité.
Les "déplacés" sont des personnes qui ont été forcées de fuir leurs foyers dans l'urgence. Les causes des déplacements sont liées à une situation de conflits ou de troubles ou à des catastrophes naturelles. Leur protection est du ressort de l'Etat sur le territoire duquel ils se trouvent. Il n'existe pas, en droit international, de règles de droit relatives à la protection des personnes déplacées en particulier. Cependant, les droits de l'homme et le droit humanitaire contiennent des droits utiles aux déplacés. Il s'agit principalement du droit à la vie, à l'intégrité physique et mentale et à la liberté, le principe de non-discrimination, le droit à des conditions de vie décentes et la protection contre les déplacements injustifiés au regard du droit humanitaire. En cas de défaillance de l'Etat à appliquer ces droits, les personnes déplacées peuvent donc avoir recours aux institutions internationales chargées des droits de l'homme, et compter sur l'action des organisations et associations impliquées dans l'humanitaire.
Les déplacements de population ont évolué au cours des dernières décennies. Aux migrations économiques sont venus s'ajouter les déplacements liés aux conflits armés. Dans les deux cas on observe maintenant des retours. L'auteur a analysé ces réinstallations des réfugiés de guerre comme indissociables de la réconciliation, de la réhabilitation et de la reconstruction. Les populations restent traumatisées par les événements ayant causé leur départ. C'est pourquoi il est primordial de défendre les droits de ceux qui rentrent et d'agir en tenant compte des raisons qui les ont poussé à fuir, afin de favoriser leur réintégration dans la société d'origine.
Ce numéro est consacré aux communautés déracinées issues de mouvements de population massifs, imposés et collectifs. Ces exodes et déplacements de grande ampleur touchent l'ensemble d'un groupe, hommes et femmes, jeunes et vieux, toutes catégories sociales confondues. Ils surviennent dans des contextes de crises aiguës caractérisés par une grande violence, des épisodes de sécheresse, des calamités naturelles ou encore en cas d'intervention coercitive de l'Etat. Il s'agit de mouvements de proximité, à l'intérieur comme vers l'extérieur des frontières, parfois planifiés par les pouvoirs publics ou encadrés par les organismes d'assistance sur les lieux d'accueil. La mobilité géographique forcée est aussi source d'une diversité de situations de déracinement. La diversité des termes atteste de la multiplicité des formes de mouvements imposés. Ceux qui se déplacent involontairement sont qualifiés de "réfugiés", "déplacés", "évacués", "expulsés", "refoulés", "sinistrés" ou "victimes". Migrations forcées et déplacements impératifs sont les deux grandes formes de mobilité géographique sous contrainte, source de déracinement : ils se différencient par la part de décision personnelle laissée aux intéressés.
Etude des mouvements de réfugiés générés par la violence politique dans les pays de la Corne de l'Afrique : approche quantitative et explicative appuyée sur des techniques de régression et des analyses corrélatives. La variation concomitante entre violence politique (variable indépendante) et migrations (variable dépendante) est examinée pour la période de 1967 à 1988 et révèle que le rapport entre les deux variables n'est pas identique dans tous les pays et que d'autres facteurs interviennent dans les stratégies migratoires.
Cet outil, destiné aux formateurs et aux travailleurs sociaux en relation avec des Somaliens, donne des informations pour mieux connaître cette population de réfugiés. Il présente des informations historiques, géographiques, politiques et culturelles; des témoignages de Somaliens sur leur histoire personnelle, leur vision de la France; une présentation des caractéristiques principales de la langue Somalie.
Le Bureau International du Travail (BIT) a fait volte face dans les années 80 et prône, depuis, le développement économique des pays d'origine des migrations. La politique du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) cherche à s'attaquer aux causes de l'expatriation des réfugiés. Les contributions proposées dans ce document apportent un éclairage sur l'aide internationale et l'aide au développement comme moyens d'endiguer le flot des migrants et de pallier les carences des investissements directs et celles de la libération des échanges. Chacune des contributions étudie le cas d'un pays ou d'une zone particulière en analysant les causes des migrations : la Pologne, l'émigration est-ouest en Europe suite à l'effondrement du communisme, la Corne de l'Afrique et ses conflits armés, les pays d'Amérique Centrale, la Tunisie et ses problèmes de chômage, les Philippines et le modèle de développement, la Turquie et le système de coopération existant avec l'Allemagne
Peu d'études ont abordé l'histoire des réfugiés et des rapatriés italiens venus d'Afrique et d'Asie. Difficiles à chiffrer précisément ces flux s'échelonnent à partir de 1940 avec la fin de la colonisation et proviennent essentiellement de Lybie, d'Egypte, puis d'Ethiopie, d'Erythrée et de Somalie.
Bien que l'effondrement du régime du président Mengistu en Ethiopie, ainsi que la chute du gouvernement en Somalie aient entraîné de nombreux mouvements de population, ces deux événements ont également ramené la paix dans la région et laisse espérer que le HCR puisse lancer une grande opération de rapatriement collectif.
L'Ethiopie, la Somalie, le Soudan et Djibouti abritent, aujourd'hui, près de deux millions de réfugiés. Ces exodes massifs d'Ethiopiens, de Somaliens, de Soudanais et de Djiboutiens n'ont fait qu'aggraver la situation déjà fragile de ces pays dont l'hospitalité n'a pourtant jamais faibli.
Après avoir exposé les aspects généraux essentiels des mouvements de réfugiés dans la Corne de l'Afrique, l'auteur étudie les causes profondes et motivations subjectives et objectives qui ont entraîné ces migrations. Il analyse les politiques d'asile politique mises en place dans les divers pays et étudie les possibilités de solutions durables et à court terme pour la population déplacée (intégration locale, installation organisée ou spontanée, rapatriement).